Compostage : agissez pour la loi AGEC

A partir du 1er janvier 2024, la loi AGEC oblige les collectivités locales à trouver des solutions de tri des biodéchets pour les particuliers et les professionnels. Agissez, avec le composteur Carré Serre.

Les composteurs Carré Serre

Chronique : Le compostage : bon pour la planète et nos jardins

Le 1er janvier 2024 entrera en vigueur une disposition de la loi AGEC – Anti-gaspillage pour une économie circulaire - obligeant les collectivités locales à trouver des solutions de tri des biodéchets pour les particuliers et les professionnels. Retrouvez notre chronique pour tout comprendre du compostage et comment faire, pour les collectivités, les entreprises et les particuliers. Découvrez aussi les solutions de compostage de Carré Serre : des composteurs en bois résistant et des panneaux pédagogique.

En ce mois de novembre, vous souhaitez nous parler de compostage. Pourquoi ?

Parce que le compost, c’est l’or noir de nos jardins et de nos assiettes !

Quels sont les avantages du compostage ?

Je vais vous donner 5 bonnes raisons de vous intéresser à l'avenir de vos déchets verts et alimentaires. Numéro 1 : tout d’abord, composter, c’est réduire ses déchets. On estime que c’est près du tiers de nos poubelles qui est rempli de biodéchets et est envoyé en décharge. Les trier, c’est bon pour la planète et pour le porte-monnaie. Numéro 2 : le compost constitue un excellent engrais naturel. Numéro 3 : c’est aussi réduire nos émissions de gaz à effet de serre. En effet, le plus souvent, ces déchets sont enterrés ou incinérés, autrement dit brulés. Le gouvernement estime qu’en traitant mieux les biodéchets, on éviterait l’émission de 800 000 tonnes de CO2 chaque année. Certaines méthodes permettent même de produire du biogaz. Numéro 4 : trier ses déchets et faire son compost, c'est aussi très amusant ! Numéro 5 : enfin, c'est un sujet d'actualité, puisque la loi s’y intéresse.

Vous avez parlé de biodéchets. Qu’est-ce que c’est ?

La loi, plus précisément le code de l'environnement, définit les biodéchets comme, je cite, « des déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines… ». On distingue deux types de biodéchets : Tout d’abord, les déchets verts (tontes de pelouse, feuilles mortes et déchets ligneux issus de l’élagage et de l’abattage d’arbres et de haies). Vous vous souvenez peut-être de la définition de ligneux, que nous avions abordée lors de notre chronique haute bouture sur les géraniums. La lignine est l'un des constituants du bois dans les tiges. Les végétaux ligneux sont donc, pour rappel, des végétaux - arbustes ou arbres - qui présentent du bois. La 2e catégorie de biodéchets, ce sont les déchets alimentaires : restes de repas ou produits périmés non consommés.

Qu'est-ce que la loi AGEC va rendre obligatoire ?

Dans moins de deux mois, le 1er janvier 2024, entrera en vigueur une disposition de la loi AGEC, Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire, votée en 2020 et conforme au droit européen. Cette loi oblige les collectivités locales à trouver des solutions de tri des biodéchets pour les particuliers et les professionnels. Plus largement, cette loi incite fortement les particuliers, les entreprises et les collectivités à s'intéresser à cet oublié de nos poubelles.

Quelles sont les possibilités qui s'offrent à ces différents acteurs pour composter ?

On distingue 2 types de gestion des biodéchets : la collecte séparée et la gestion de proximité. Commençons par la collecte séparée. Il peut y avoir une collecte en porte-à-porte. C'est assez rare à ma connaissance, car très coûteux à ce jour. Il y a aussi une collecte dans des points d'apport volontaire. Ce sont des poubelles identifiées comme tel, mises à disposition par la collectivité, qui permettent aux habitants de déposer leurs biodéchets. Pour la gestion de proximité c'est vous, auditrices et auditeurs, qui assurez le traitement de vos biodéchets. Vous pouvez ainsi installer un composteur individuel. Il peut s'agir d'un composteur en bois par exemple, dans votre jardin. Si vous vivez en appartement, vous pouvez installer un lombricomposteur, qui va utiliser le pouvoir de certains vers de terre, sans odeur et en un minimum de place. Il peut s'agir également de composteurs collectifs, mis à disposition par la collectivité ou des associations dans des espaces partagés. Cela peut également fonctionner pour une entreprise qui a un peu de terrain et souhaite aider ses salariés à valoriser leurs biodéchets. Tout ne sera sans doute pas prêt pour le 1er janvier. L'important à mon goût, c'est que chacune et chacun de nous peut agir et améliorer le traitement de ses biodéchets. Justement, agissons.

Qu’est-ce que le compostage ?

Le compostage est un processus naturel de décomposition des déchets organiques, autrement dit les déchets issus du vivant. Ces déchets se transforment en un amendement organique, un engrais naturel, riche en nutriments appelé « compost ». Le compost est précieux pour les sols de jardin, car il les nourrit et les améliore, évitant ainsi l’emploi d’engrais chimiques. Il améliore aussi l’humidité des sols. Souvenez-vous, nous avons parlé d’eau verte dans notre dernière chronique, cette humidité du sol est très importante.

Comment réaliser son compost ?

Le compostage est assez facile à réaliser chez vous. Vous avez besoin d'un bac à compost, idéalement en bois ou d'un tas de compost, dans votre jardin. Les déchets que vous pouvez composter incluent les épluchures de légumes, les feuilles mortes, le marc de café, et bien d'autres.

Que nous conseillez-vous, plus précisément, pour réussir notre compost ?

Déjà, évitez de mettre des déchets de viande et de produits laitiers mais aussi trop de déchets d'agrumes, car ils peuvent attirer des nuisibles. Ensuite, assurez-vous de bien couvrir votre composteur pour éviter le dessèchement ou le débordement. Essayez de respecter un certain équilibre dans le type de déchets que vous compostez. Mélangez des déchets verts et frais, comme les déchets de tonte et les déchets alimentaires végétaux, riches en azote, avec des déchets bruns et secs, comme les vieux cartons et papiers et les déchets de taille, qui sont eux riches en carbone. Dans l’idéal, on met 1/3 de déchets verts et frais, riches en azote et 2/3 de déchets bruns et secs, riches en carbone : environ 30 % de déchets de tonte et d’épluchures ou de restes de fruits et légumes et 70 % de branches, brindilles, cartons et papiers. Prenez votre temps : il faut compter entre 5 et 7 mois pour que le compost soit mur. Il y a plusieurs couches dans le compost : en haut, vos déchets fraichement déposés. Au milieu, le compost frais et en bas, le compost mur. Veillez à aérer votre compost, sans mettre les couches sens dessus-dessous. Il existe par exemple un outil, une spirale, qui permet d’aérer votre compost sans mélanger les couches. Vous pouvez également surveiller la température. La décomposition des matières, ça chauffe !

Comment fonctionne le compostage ?

Un compost, c'est le produit de l'action d'un véritable écosystème. Les déchets verts et bruns que vous allez ajouter vont être transformés par l'action conjuguée d'un peu d'arrosage et de l'aération dont nous avons parlé. Il y vit tout un écosystème. Il y a tout d'abord la faune du sol. Vous connaissez les lombrics, les vers de terre mais il y a aussi les cloportes, les collemboles et d'autres insectes qui réduisent les déchets en petits morceaux. Les bactéries et les champignons saprophytes réduisent encore la matière et la transforment en compost. Il y a un mot savant dans cette phrase, c'est le terme saprophyte. En grec, sapros veut dire « putride ». Une bactérie ou un champignon saprophyte, c'est un organisme qui se nourrit d'une matière vivante en décomposition.

Alors ces champignons ça profite de quoi ?

Ça profite des déchets de votre jardin ! J'espère que vous vous souviendrez de ce mot qui vous fera gagner beaucoup de points au scrabble.

Et que faire d’autre, sinon ?

Vous pouvez élever des poules, qui mangeront une partie de vos biodéchets. Mais attention, les gallinacées sont parfois délicates : elles ne mangent pas le marc de café et on évitera de leur donner des pommes de terre, des trognons de choux, du céleri, du poireau et d’autres déchets encore qu’il faut leur éviter.